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L’histoire de celui qui partit pour apprendre la peur

Conte de Grimm no. 4
Bruitages & Musiques
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Conte pour petits et grands à partir de 11 ans.

Temps de lecture : 20 minutes

Un père avait deux fils, dont l’aîné était intelligent et rusé, et savait tout faire, mais le plus jeune semblait stupide, incapable de comprendre ou d’apprendre quoi que ce soit. Quand les gens le voyaient, ils disaient : « Son père aura du mal avec lui ! »

Depuis toujours, chaque fois qu’il y avait quelque chose à faire, c’était toujours l’aîné qui le faisait ; mais si son père lui demandait d’aller chercher quelque chose tard le soir, ou même la nuit, et que le chemin passait par le cimetière ou un autre endroit sinistre, il répondait : « Oh, non, père, je n’irai pas là-bas, ça me donne la chair de poule ! » car il avait peur. Ou, quand on racontait des histoires au coin du feu le soir, qui donnaient la chair de poule, les auditeurs disaient parfois : « Oh, ça me donne la chair de poule ! » Le plus jeune était assis dans un coin et écoutait, mais ne comprenait pas ce que cela signifiait. Il pensait: « Ils disent toujours : J’ai la trouille ! J’ai la trouille ! Je n’ai pas la trouille : ça doit être un art que je ne comprends pas non plus. »

Or, son père lui dit un jour : « Écoute mon fils, tu as grandis et tu maintenant un homme fort, il faut que tu apprennes quelque chose pour gagner ta vie. Tu vois comme ton frère fait des efforts, mais toi tu ne fais rien. » « Eh bien, père, répondit-il, j’aimerais apprendre quelque chose ; oui, si possible, j’aimerais apprendre à avoir peur ; je n’y comprends encore rien. » L’aîné rit en entendant cela et pensa : « Mon Dieu, que mon frère est bête ! Il ne réussira jamais rien de sa vie. » Le père soupira et lui répondit : « Tu apprendras à avoir peur, mais tu ne gagneras pas ton pain avec ça. »

Peu de temps après, le sacristain vint visiter la maison, et le père se plaignit à lui de ses ennuis et lui dit combien son plus jeune fils était si peu versé en tout ; il ne savait rien et n’avait rien appris. « Imaginez, quand je lui ai demandé comment il voulait gagner sa vie, il a même exigé d’apprendre à avoir peur. » « Si c’est tout, répondit le sacristain, il peut l’apprendre de moi ; amenez-le-moi et je le dresserai. » Le père était satisfait car il pensait : « Le garçon va apprendre quelque chose. » Alors le sacristain l’emmena avec lui et lui appris à sonner les cloches.

Quelques jours plus tard, il le réveilla à minuit, lui dit de se lever, de monter dans le clocher de l’église et de sonner la cloche. « Tu vas  apprendre ce que c’est que d’avoir peur », pensa-t-il, et il monta dans le clocher secrètement. Quand le garçon fut en haut et se retourna pour attraper la corde de la cloche, il vit une silhouette blanche debout sur les escaliers, en face de la rosace. « Qui est là ? » Appela-t-il, mais la silhouette ne répondit pas et resta sans bouger. « Réponds », cria le garçon, « ou va-t’en. Tu n’as rien à faire ici la nuit. » Mais le sacristain, car c’était lui, resta immobile pour que le garçon croie qu’il était un fantôme.

Le garçon cria une seconde fois : « Que veux-tu ? Parle maintenant, ou je te jetterai dans l’escalier. » Le sacristain pensa : « Il ne peut pas dire cela sérieusement ». Il resta immobile et silencieux comme une pierre. Alors le garçon l’appela pour la troisième fois, et comme il n’obtenait toujours pas de réponse, il courut et poussa le fantôme dans les escaliers de sorte qu’il tomba de dix marches et resta figé dans un coin.

Puis il sonna les cloches, rentra chez le sacristain, se coucha dans son lit sans dire un mot et s’endormit. Au matin, la femme du sacristain attendit son mari pendant longtemps, mais il semblait ne pas vouloir revenir. Comme elle commençait à avoir peur, elle réveilla le garçon et lui demanda : « Tu ne sais pas où est mon mari ? Il a escaladé la tour avant toi. » « Non », répondit le garçon, « mais il y avait quelqu’un dans l’escalier en face de la rosace du cloché, et comme il refusait de répondre ou de partir, je l’ai pris pour un vaurien et je l’ai poussé. Va voir si c’était lui. Je serais désolé. » La femme s’éloigna en courant et trouva son mari allongé dans un coin, gémissant, avec une jambe cassée.

Alors, en colère, elle ramena le garçon chez son père en criant : « Votre fils a jeté mon mari dans l’escalier et lui a cassé la jambe. Je ne veux plus de ce vaurien à la maison. » Le père prit peur, regarda le garçon et le gronda. « D’où tires-tu donc ces mauvaises manières ? Le diable a dû te les mettre dans la tête. » « Écoutez Père », répondit-il, « je suis innocent : il se tenait là, dans l’ombre, comme quelqu’un de mal intentionné. Je ne savais pas qui c’était, et je l’ai averti trois fois de parler ou de s’en aller. » « Ah, dit le père, tu ne m’apportes que du malheur, sors de ma vue, je ne veux plus te voir. » « Oui, père, avec plaisir. Attends juste que le jour se lève, et je partirai pour apprendre à avoir peur, et apprendre un métier qui me permettra de vivre. » « Apprends ce que tu veux », dit le père, « ça m’est égal. Voici cinquante thalers. Pars à la découverte du monde et ne dis à personne d’où tu viens ni qui est ton père, car j’ai honte de toi. » « Oui, Père, si c’est ce que vous voulez, qu’il en soit ainsi. »

Quand le jour se leva, le garçon mit ses cinquante thalers dans sa poche, sortit sur la route et se répéta : « Si seulement je pouvais être effrayé ! Si seulement je pouvais trembler de peur! » Un homme arriva alors, et entendit la conversation que le garçon avait avec lui-même. Un peu plus loin sur la route, en appercevant la potence, l’homme lui dit : « Tu vois, voici l’arbre où sept personnes ont épousé la fille du cordier et apprennent à voler. Assieds-toi en dessous, attends que la nuit tombe, et tu apprendras bientôt ce que c’est qu’avoir peur. » « Si c’est tout ce que je dois faire, répondit le garçon, cela sera facile ; et si j’apprends à trembler de peur si vite, je te donnerai mes cinquante thalers ; reviens me voir demain matin. »

Le garçon se rendit alors à la potence, s’assit en dessous et attendit que le soir vienne. Et comme il avait froid, il alluma un feu ; mais au milieu de la nuit, le vent souffla un air si froid qu’il ne pouvait se réchauffer malgré le feu. Alors que le vent poussait les pendus les uns contre les autres, les faisant bouger d’avant en arrière, il pensa : « Tu gèles déjà ici près du feu ; comme ces pauvres bougres doivent avoir froid. » Et, parce qu’il était miséricordieux, il monta à l’échelle, les délia un à un, et les descendit tous les sept. Puis il attisa le feu, souffla dessus et les fit asseoir autour pour se réchauffer. Mais ils restèrent assis là, sans bouger, et le feu prit leurs vêtements. Alors il a dit : « Faites attention, sinon je vous raccrocherai à nouveau. » Mais les morts n’écoutèrent pas, ils restèrent silencieux et laissèrent leurs haillons continuer à brûler. Alors il se mit en colère et dit : « Si vous ne faîtes pas attention, tant pis pour vous, je ne veux pas brûler avec vous, » et il les raccrocha l’un après l’autre à à la potence. Puis il se rassit près de son feu et s’endormit.

Le lendemain matin, l’homme vint le voir, demanda les cinquante thalers et dit : « Maintenant, sais-tu ce qu’est la peur ? » « Non », répondit-il, « comment le saurais-je ? Ceux-ci là-haut n’ont pas ouvert la bouche et ont été si bêtes qu’ils ont laissé brûler les quelques vielles frippes qu’ils avaient sur eux. » Alors l’homme vit qu’il n’obtiendrait pas les cinquante thalers ce jour là, alors il s’en alla et dit : « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme ça auparavant. »

Le garçon continua son chemin et se remit à se parler à lui-même : « Oh, si seulement j’avais peur ! Oh, si seulement j’avais peur ! » Un conducteur de chariot qui le suivait entendit cela et demanda : « Qui êtes-vous ? » « Je ne sais pas », répondit le garçon. Le conducteur du chariot continua à l’interroger : « D’où venez-vous ? » « Je ne sais pas. » « Qui est ton père ? » « Je n’ai pas le droit de le dire. » « Que murmures-tu sans cesse dans ta barbe ? » « Eh bien, répondit le garçon, je voudrais avoir peur, mais personne ne parvient à me l’apprendre. » « Arrête tes bavardages stupides », dit le cocher, « viens avec moi, je vais m’assurer de te trouver un endroit où loger. »

Le garçon partit avec le cocher et le soir ils arrivèrent à une auberge pour passer la nuit. En entrant dans la pièce, il répéta d’une voix forte : « Si seulement je pouvais avoir peur ! Si seulement je pouvais avoir peur ! » L’aubergiste, entendant cela, se mit à rire et dit : « Si c’est ce que vous souhaitez, notre pays devrait vous en donner l’opportunité. » « Oh, taisez-vous », dit la femme de l’aubergiste, « tant de curieux ont déjà perdu la vie ; ce serait bien dommage que ces beaux yeux ne revoient plus jamais la lumière du jour. » Mais le garçon dit : « Peu importe les difficultés, je dois apprendre la peur, c’est pour cela que j’ai quitté la maison. »

Il ne lâcha pas l’aubergiste jusqu’à ce que celui-ci lui ait expliqué que non loin de là se trouvait un château ensorcelé où quiconque y passait la nuit connaîtrait la peur de sa vie. Le roi avait promis sa fille en mariage à celui oserait y passer trois nuits, et elle était la plus belle jeune fille que le soleil ait jamais vue. Le château contenait également de grands trésors, gardés par des esprits maléfiques, qui rendrait immensémment riche celui qui les libérerai. Nombreux étaient ceux qui étaient entrés, mais personne n’en était encore sorti.

Le lendemain matin, le garçon se présenta devant le roi et dit : « Si vous m’autorisez à y aller, je resterais volontiers éveillé pendant trois nuits dans le château enchanté. » Le roi le regarda et, le prenant en affection, il lui dit : « D’accord. De plus, je te laisse emporter trois objets avec toi au château. » Il répondit : « Je veux de quoi faire du feu, une meule à aiguiser et un banc d’âne avec un couteau. » Le roi fit tout transporter au château pendant la journée.

À la tombée de la nuit, le garçon monta à l’étage, alluma un beau feu dans une pièce, plaça le banc d’âne avec le couteau à côté et s’assit sur la meule. « Oh, si seulement j’avais peur ! » dit-il, « mais je crains bien que je ne l’apprendrai pas ici non plus. » Vers minuit, il voulut attiser son feu : alors qu’il soufflait dedans, soudain quelqu’un cria dans un coin : « Aïe, miaou ! On a froid ! » « Et bien », s’écria-t-il, « pourquoi criez-vous ? Si vous avez froid, venez vous asseoir près du feu et vous réchauffer. » Et comme il disait cela, deux grands chats noirs arrivèrent d’un bond puissant, s’assirent de chaque côté de lui et le regardèrent d’un air sauvage avec leurs yeux de feu. Au bout d’un moment, une fois réchauffés, ils dirent : « Camarade, si on jouait aux cartes ? » « Pourquoi pas? » il répondit : « mais montrez-moi vos pattes. » Ils étendirent leurs griffes. « Hé », dit-il, « vos griffes sont si longues ! Attendez, je dois d’abord les couper. » Sur ce, il les attrapa par le cou, les posa sur le banc d’âne et leur serra fermement les pattes. « J’ai vu vos pattes », dit-il, « et j’ai perdu l’envie de jouer aux cartes », puis il les tua et les jeta à l’eau.

S’étant ainsi débarrasser des deux gêneurs, il s’apprêtait à s’asseoir à nouveau près de son feu, lorsque des chats et des chiens noirs attachés à des chaînes incandescentes arrivèrent de tous les coins, de plus en plus nombreux, de sorte qu’il ne put plus se cacher. Ils criaient horriblement, marchant sur son feu, éparpillants les bûches et cherchant à l’éteindre. Il observa cela calmement pendant un moment, mais quand la situation devint trop grave  à son goût, il saisit son couteau et cria : « Sortez d’ici, bande de scélérats », et il commença à les attaquer. Certains s’enfuirent en courant, les autres furent tués et jetés dans l’étang.

À son retour, il souffla les étincelles pour raviver son feu et se réchauffer. Et une fois assis à nouveau, ses yeux se fermèrent tant il avait envie de dormir. Alors il regarda autour de lui et vit un grand lit dans le coin, « ça me semble très bien », dit-il et il s’y allongea. Mais quand il voulut fermer les yeux, le lit commença à bouger de lui-même et fit le tour de tout le château. « Ça n’est pas très bien », dit-il, « c’est encore mieux. » Puis le lit roula comme s’il était attelé à six chevaux, montant et descendant par les portes et les escaliers. Et soudain, hop hop ! Il le retourna, de sorte qu’il reposait sur lui en l’écrasant. Alors il jeta les couvertures et les oreillers en l’air, se glissa en dehors du lit retourné et dit : « Maintenant, que chacun fasse ce qu’il veut. », il s’étendit près de son feu et dormit jusqu’au jour.

Le matin, le roi arriva et, lorsqu’il le vit étendu sur le sol, il pensa que les fantômes l’avaient tué et qu’il était mort. Puis il dit : « C’est dommage pour ce bel homme. » Le garçon entendit cela, s’assit et dit : « Ça n’est pas encore le moment de vous inquiéter pour moi  ! » Le roi fut stupéfait, mais il était heureux et lui demanda comment il allait. « Très bien, répondit-il, une nuit est passée, les deux autres passeront aussi. » Lorsqu’il arriva chez l’aubergiste, les yeux de celui-ci s’écarquillèrent. « Je ne pensais pas, dit-il, que je te reverrais vivant ; as-tu maintenant appris ce que c’est que la peur? » « Non », dit-il, « tout cela est vain : si seulement quelqu’un pouvait me le dire ! »

La deuxième nuit, il remonta au château maudiy, s’assit près du feu et recommença sa vieille rangaine: « Si seulement je pouvais trembler de peur! » À l’approche de minuit, il entendit un bruit et un grondement, d’abord doux, puis de plus en plus fort, puis ce fut le silence pendant un moment, et finalement, dans un grand cri, une moitié d’homme descendit par la cheminée et tomba devant lui. « Hé! » s’écria t-il : « il nous en faut encore l’autre moitié, ce n’est pas suffisant. » Puis le bruit recommença, et dans un hurlement horrible, l’autre moitié tomba aussi. « Attends, dit-il, je vais d’abord souffler un peu sur le feu. » Lorsqu’il eut fait cela et qu’il regarda à nouveau autour de lui, les deux pièces s’étaient rapprochées et un homme horrible était assis à sa place sur le banc. « Eh bien en voilà des manières », dit le garçon, « ce banc est à moi. » L’homme essaya de le repousser, mais le garçon n’en démordit pas, le repoussa avec force et s’assis à nouveau sur son siège. Puis d’autres hommes tombèrent l’un après l’autre, et ils prirent neuf jambes et deux crânes, les installèrent et jouèrent aux quilles. Le garçon en avait également envie et demanda : « Dîtes donc, puis-je jouer avec vous? » « Oui, si tu as de l’argent. » « Assez d’argent », répondit-il, « mais vos boules ne sont pas tout à fait rondes. » Il prit donc les crânes, les mit dans la meule et les fit tourner. « Voilà, maintenant, elles vont mieux rouler », dit-il. « Hé ! Maintenant, c’est amusant ! » Il joua le jeu et perdit une partie de son argent, mais lorsque l’horloge sonna minuit, tout disparut sous ses yeux. Il s’allongea et s’endormi paisiblement.

Le lendemain matin, le roi vint et voulut s’enquérir de lui. « Comment s’est passé cette deuxième nuit ? » Demanda t-il. « J’ai joué aux quilles », répondit-il, « et j’ai perdu quelques centimes. » « Ça ne t’a pas donné la chair de poule ? » « Oh, bien au contraire», dit-il, « je me suis bien amusé. Mais je ne sais toujours pas ce que c’est que la peur ! »

La troisième nuit, il s’assit à nouveau sur son banc et dit d’un ton grincheux : « Si seulement je pouvais avoir la chair de poule ! » Alors qu’il se faisait tard, six hommes de grande taille arrivèrent, portant un cercueil. Alors il dit : « Hum, c’est certainement mon petit cousin qui est mort il y a quelques jours », et il agita son doigt et appela : « Viens, petit cousin, viens ! » Ils déposèrent le cercueil par terre, il s’approcha et retira le couvercle : il y avait un mort à l’intérieur. Il sentit son visage, mais il était froid comme la glace. « Attends, dit-il, je vais te réchauffer un peu », et il s’approcha du feu, se réchauffa la main et la posa sur le visage du mort, mais il resta froid. Puis il le sortit, s’assit près du feu, le coucha sur ses genoux et lui frotta les bras pour que le sang recommence à circuler. Comme cela ne l’aidait pas non plus, il pensa : « Quand deux personnes sont couchées ensemble dans le lit, elles se tiennent mutuellement au chaud », et il l’emmena au lit, le couvrit et s’allongea à côté de lui. Au bout d’un moment, le mort finit par se réchauffer et a commença à bouger. Alors le garçon dit : « Tu vois, cousin, ça valait le coup de te réchauffer ! » Mais le mort commença à crier : « Maintenant, je vais t’étrangler. » « Quoi ? » dit-il, « c’est comme ça que tu me remercie ? Tu vas retourner dans ton cercueil immédiatement », il le ramassa, le jeta dedans et ferma le couvercle. Puis les six hommes arrivèrent et l’emportèrent à nouveau. « Impossible d’avoir peur décidemment», dit-il, « je n’apprendrai jamais rien ici. »

Puis un homme entra, plus grand que tous les autres et d’apparence terrible ; Mais il était vieux et avait une longue barbe blanche. « Oh, misérable », s’écria-t-il, « tu vas bientôt apprendre ce qu’est l’horreur, car tu mourras. » « Pas si vite », répondit le garçon, « si je dois mourir, je veux avoir mon mot à dire. » « Je vais t’attraper », dit le monstre. « Doucement, doucement, ne soit pas trop prétentieux ; je suis aussi fort que toi, et probablement même plus fort. » « On verra ça », dit le vieil homme. « Si tu es plus fort que moi, je te laisserai partir. Viens donc par là. » Il le conduisit ensuite à travers des couloirs sombres jusqu’à une forge, où il prit une hache et enfonça d’un seul coup l’une des enclumes dans le sol. « Je peux faire encore mieux », dit le garçon, et il se dirigea vers l’autre enclume. Le vieil homme se tenait à côté de lui et voulait regarder, et sa barbe blanche pendait. Alors le garçon saisit la hache, fendit l’enclume d’un seul coup et y enfonça la barbe du vieil homme. « Maintenant que je te tiens, dit le garçon, c’est à ton tour de mourir. » Il prit alors une barre de fer et frappa le vieil homme jusqu’à ce qu’il gémisse et le supplia d’arrêter, disant qu’il lui donnerait de grandes richesses. Le garçon sortit la hache et le laissa partir.

Le vieil homme le ramena au château et lui montra trois coffres remplis d’or dans une cave. « De cela, dit-il, une partie est pour les pauvres, une autre pour le roi et la troisième pour toi. » Puis minuit sonna et le fantôme disparut, laissant le garçon debout dans le noir. « Je devrais m’en sortir tout seul », dit-il, tâtonnant, trouvant son chemin dans la chambre et s’endormant là, près de son feu.

Le lendemain matin, le roi vint et dit : « Maintenant, vous avez appris ce qu’est la peur ? » « Non », répondit-il, « Qu’est-ce que c’est ? Mon cousin décédé est venu me rendre visite, puis un homme barbu est venu me montrer où était caché l’argent, mais personne ne m’a expliqué ce qu’était la peur. » Alors le roi dit : « Tu as racheté le château et tu épouseras donc ma fille. » « C’est bien beau tout ça », répondit-il, « mais je ne sais toujours pas ce qu’est que la peur. »

Alors l’or fut apporté et le mariage fut célébré, mais le jeune roi, malgré tout l’amour qu’il portait à sa femme et tout le bonheur qu’il en avait, répétait sans cesse : « Si seulement j’avais peur, si seulement j’avais la chair de poule. » Cela continuait à le tracasser.

Alors sa femme de chambre dit : « Je vais l’aider ; il apprendra à avoir peur. » Elle se rendit au ruisseau qui coulait dans le jardin et se fit apporter un seau entier rempli de petits poissons. La nuit, lorsque le jeune roi dormait, sa femme devait lui retirer la couverture et verser sur lui le seau rempli d’eau froide avec les goujons afin que les petits poissons se tortillent autour de lui.

Alors il se réveilla et s’écria : « Oh, comme j’ai peur, comme j’ai peur, chère femme ! Oui, maintenant je sais ce qu’est la peur. »

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